La légende du Cerro Tronador

- Au bout de la Ruta 81, km 31 depuis la Ruta 258 (Bariloche-El Bolson)

Depuis un long moment déjà, l'asphalte a fait place à la piste caillouteuse et poussiéreuse. Les eaux vertes du lac Mascardi apparaissent au détour des virages. La forêt dense de coihués apporte un peu d'ombre et de fraîcheur dans cette cuvette protégée des vents d'Ouest.
Soudain sa silhouette apparaît. Sa cime agresse presque l'oeil tant est éclatante la blancheur des neiges éternelles et des glaciers qui la recouvrent au regard des prairies vertes qui s'étalent à ses pieds. Il s'agit du sommet le plus élevé de cette région de la Cordillère, culminant à 3478 mètres.
Son nom lui fut donné par les Espagnols qui, quelque peu effrayés, pouvaient entendre le grondement sourd de ses entrailles. Il ne s'agissait en fait que de la chute des séracs que les rayons du soleil détachent du glacier et précipitent dans son cratère. Le Cerro Tronador est en effet un volcan.
Les premiers colons à l'avoir vu sont vraisemblablement les missionnaires jésuites de la colonie de l'île de Chiloé, côté chilien. L'un d'entre eux, le Père Mascardi, relate dans son carnet de voyage une légende indienne à son sujet.
Un jeune Cacique très brave, appelé Linco Nahuel, avait posté des sentinelles sur l'ensemble des crêtes dominant la vallée ou vivait sa tribu, pour empêcher toute invasion.
Une tribu cependant, d'hommes nains puissamment armés, déjoua les pièges qu'il avait tendu et fit prisonnier au terme d'une bataille sanglante, hommes, femmes et enfants de la tribu du jeune chef qui restaient en vie.
Linco Nahuel du, pour sa peine, assisté impuissant au massacre des survivants de son peuple, précipités dans le cratère du volcan. N'ayant d'autres possibilités, il s'en remit à l'Esprit de la montagne "el Pillán". Une violente tempête recouvrit ainsi de neige indifféremment vainqueurs et vaincus.

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