Ushuaia, rêve et réalité

- Canal Beagle

Le seul nom d'Ushuaia, synonyme de bout du monde, fait réver. Malheureusement le rêve a en partie fait place au mercantilisme.
Exploitant l'appelation "fin del mundo" déclinée sur les "mugs", les "tee-shirt" ou autres souvenirs d' un goût plus ou moins sûr, les commerçants de la rue San Martin ou ceux du port, entre 2 hotels, essayent de s'assurer tout au long de l'année un revenu qui leur permette de vivre dans cette endroit éloigné de tout. Comment leur en vouloir?
Passage obligé des croisiéristes spécialisés dans les voyages en mers australes, Ushuaia voit débarquer - presque chaque jour - des cohortes de touristes américains, européens ou japonais en quête d'aventure à peu de frais.
Les séjours que proposent les "tour-operators", de 2 ou 3 jours en moyenne, sont insupportablement balisés : les points de passage obligés sont "le phare des éclaireurs", la visite du parc "Tierra del Fuego", bateau-mouche et circuit en car, en groupe constitué.

Ushuaia laisse toutefois transparaître cette indéfinissable impression de bout du monde et de légendes. La proximité d'endroits mythiques comme le Cap Horn ou le Détroit de Magellan, n'y est peut être pas étrangère. Le fantôme de grands marins hante les carcasses de navires échoués.
Le souvenir des expéditions Magellan (1520) ou Beagle (1832-1836) est intensément présent. L'histoire d'hommes à la fois simples et exceptionnels, comme le pasteur Thomas Bridge (1886), qui nous a laissé en héritage la seule trace qui subsiste des indiens Yamanas, en un dictionnaire Anglais-Yamanas, la présence du Phare des Eclaireurs qui témoigne encore de l'esprit batisseur et universel des Français, sont autant de points qui contrebalancent la première impression.

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