Étape : Estancia La Oriental

- Junín, ruta 7, 280 kms à l'ouest de Buenos Aires

Ces terres avaient été acquises par Manuel Dorrego. Il n'eut pas le temps d'en faire ce qu'il voulait...Victime du premier coup d'état militaire de la nation argentine naissante, le 1er décembre 1828, celui qui avait été élu démocratiquement Gouverneur de Buenos Aires un an plus tôt, avait-il d'ailleurs, en ces instants, une pensée pour ce domaine?Cet homme, coupable au yeux de Lavalle d'avoir signé une paix infâme avec le Brésil et perdu ainsi la Province Orientale (1) au nord du Rio, rêvait-il encore de ces champs sans fin et de cette lagune peuplée de cygnes?

Désabusé il confiait à sa femme, dans une dernière lettre :
"Dans quelques heures je serai fusillé et je
(n'aurai jamais su) pourquoi..."
L'histoire ne le saura jamais non plus. Au moment même où ses terres seront proposées à la vente, en 1869 après avoir été saisies par l'État près de 40 ans plus tôt, le Président Sarmiento, éloquent dans son hommage à Dorrego, s'exclamera :

"Sa mort est un de ces évènements fatals qui font partie de l'histoire dramatique d'une nation sans lesquels elle serait incomplète, froide et absurde."
En 1880, Don Justo del Carmen Saavedra, nouveau propriétaire du domaine fera construire une maison blanche aux volets verts, aux pièces de 7 mètres de plafond.Ce bon vivant, amoureux fou de chevaux, baptisera son estancia, La Oriental (1), peut-être en mémoire de cet homme qui voulu faire naître une nation nouvelle et qui en mourut.

(1) la "Province Orientale" fut le dernier nom que porta l'Uruguay après s'être appelée auparavant "Colonia de Sacramento".

- Remerciements : à Estella Ocampo de Torello et son mari, actuels propriétaires de l'estancia, pour leur excellent accueil.

www.estancia-laoriental.com
(00 54) 11 4801 4876

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